La fuite
Le petit groupe venait de quitter l’aile secrète du château. Arnould et sa maman se retrouvait seuls, mais à l’abri. Cette partie de la bâtisse était souterraine avec des murs renforcés. Elle avait été pensée avant le début de la construction pour protéger son seigneur et ses proches des potentielles invasions. Le lieu n’avait été choisi par hasard. La roche était plus dure à cet endroit, mais surtout, une source jaillissait entre deux rochers imposants. En cas d’attaque, les assiégés pourraient se désaltérer et soigner leurs blessures. De plus, une trappe dissimulée donnait directement dans la réserve de la boulangerie.
- Ne bouge pas mon chéri, je vais chercher de l’eau pour nettoyer ta plaie. Ensuite, je te banderai la jambe.
Arnould ne réagit pas. Sa blessure ne le tracassait pas. Il était à l’abri dans cette partie du château.
- Maman, tu crois qu’il va s’en sortir ?
- Mais… De qui parles-tu ?
Serrant l’épée sur sa poitrine, il regarda en direction de la porte, les yeux remplis de larme. Il regarda sa mère, son visage larmoyant de tristesse, et d’une voix solennelle :
- Du Seigneur Carthagius !
A quelques lieues de là, le groupe emmené par le chevalier courait à vive allure en évitant les arbres tombés ou les boules de feu qui s’écrasaient un peu partout. La compagnie se composait de sept personnes :
• Volta, le capitaine de la garde
• Kyrath, l’aubergiste
• Lhezör, l’horloger
• Erzath, le cuisinier
• Hrönd, le forgeron
• Anhankselia, la chasseresse
• Carthagius, leur seigneur
Après plusieurs heures de course et de marche rapide, Carthagius se dirigea vers une grotte qu’il avait repérée au loin.
- Allons, un dernier effort ! Nous allons nous abriter dans cette caverne pour nous reposer un peu.
A bout de force, le petit groupe arriva péniblement jusqu’à leur refuge providentiel. Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’ils n’avaient plus été soumis aux chutes de projectiles enflammés ni aux éclairs violents. Ils allaient pouvoir se reposer et reprendre des forces.
Les premiers instants qui suivirent leur arrivée dans la cavité furent complètement silencieux. Personne ne bougeait ou ne parlait. C’était comme si seules les respirations des différents personnages racontaient leur périple pour arriver jusque-là.
Tout en se relevant péniblement, Kyrath le gobelin prit alors la parole :
- Ce n’est pas tout ça. Mais, on n’s’est pas éloigné de tout ce merdier pour mourir de soif ! M’en vais essayer de trouver de quoi nous désaltérer !
- Je t’accompagne. On ne sait jamais ce qu’il peut y avoir dans ce trou lugubre !
Volta, capitaine d’une compagnie qui n’existe plus se dressa d’un bond et suivit son congénère. Pour un gobelin, le fait d’être monté jusqu’au grade de capitaine dans un royaume dirigé par un humain était un exploit exceptionnel ! C’était pour cela que Volta était si fidèle à Carthagius !
Le départ de Kyrath et de Volta stoppa net l’engourdissement des autres membres du groupe. Anhankselia se lança à la recherche de gibier alors que Hrönd et Erzath se mirent en quête de trouver du bois sec pour allumer un feu.
- Moi, je vais chasser. Avec un peu de chance, on mangera de la viande ce soir ! lâcha la chasseresse.
- Si nous avons la chance d’avoir de la viande, il faudra la cuire ! Je vais chercher du bois ! se réjouit le cusinier.
- Je peux venir avec toi ? Si tu veux, je connais les essences de bois qui s’enflamment rapidement pour démarrer le feu ! s’exclama le forgeron qui voulait se rendre utile.
- Ce sera un plaisir. Il vaut mieux rester à deux en ce moment !
- Ah, je m’appelle Hrönd ! Mais je préfère que l’on m’appelle Jean ! Jean fort Jean ! dit-il le sourire aux lèvres.
- Enchanté, je suis Erzath. Mais au fait pourquoi Jean fort Jean ?
Le forgeron ne put retenir son rire. Malgré la situation catastrophique de laquelle ils venaient de se tirer et malgré les graves incidents qui étaient survenus, il ne pouvait s’empêcher de faire des blagues…douteuses !
- Parce que…Ah ah ah… C’est Jean fort Jean qu’on devient forgeron !
Le cuisinier sourit un instant, lui donna un bon coup sur l’épaule et continua sa recherche de bois sec !
Dans la grotte, Lhezör se leva, il se gratta la tête et après quelques secondes de réflexion, il se mit à courir après Anhankselia qui avait déjà pris de la distance.
- Euuuh. Attends-moiiii, je vais chasser avec toi ! Hem ! Attends-moii !s’époumona l’horloger.
Seul Carthagius était resté assis sur le sol, le regard vague. Sans doute pensait-il à Arnould et sa maman restés au château. Enfin, ce qu’il devait en rester…
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[HRP]Vous remarquerez que lors du recensement des participants à cette fuite, les 7 personnages possèdent les couleurs de l’arc-en-ciel ! Hé hé.[/HRP]